Agilité, transversalité, ouverture, management collaboratif, intelligence collective… Dans le petit monde en perpétuelle ébullition du management, les nouveaux concepts se multiplient et se rejoignent souvent sur de nombreux points. Face aux défis rencontrés par des entreprises à la recherche de flexibilité et des salariés en quête de bien-être et de sens, les managers doivent eux-mêmes entamer une véritable mue.
Difficile d’ignorer les diverses transformations qui traversent actuellement le monde de l’entreprise. En effet, il ne se passe pas une année sans qu’un nouveau phénomène lié au management ne fasse son apparition, parfois poussé par une organisation qui s’enorgueillit d’avoir enfin trouvé LE nouveau mode de management qui fera passer toute autre forme de gestion d’entreprise pour un ensemble de pratiques d’un autre âge.
Qu’il soit qualifié d' »agile », de « collaboratif », d' »ouvert », de « transversal » ou qu’il ait pour finalité de libérer l’organisation de toute emprise hiérarchique, le management de demain est en phase d’incubation dans nombre d’entreprises d’aujourd’hui. Chacune plonge dans ce nouvel environnement à son propre rythme : tandis que certaines y baignent timidement leur première phalange, d’autres y nagent déjà le crawl avec une insouciance presque déconcertante !
Si l’on observait la situation actuelle avec un œil profane, on pourrait penser que les entreprises se sont tout à coup prises de passion pour l’expérimentation, tels des scientifiques qui découvriraient de manière fortuite une technologie extraterrestre et qui chercheraient à en percer les mystères sans objectif clairement défini en tête.
En réalité, loin d’être le simple fruit du hasard, ces nouvelles formes de management, quel que soit le nom qu’on leur prête, sont toute la manifestation d’un même besoin de transformation. Les entreprises, TPE comme grosses multinationales, doivent en effet s’adapter à une situation économique aussi instable que complexe.
Un environnement incertain auquel il faut par ailleurs ajouter des salariés dont les attentes et les exigences ont changé ; de nouvelles générations de travailleurs qui bousculent les rapports à la hiérarchie ; une transformation numérique qui questionne les pratiques ; des collaborateurs en quête de sens, qui veulent des lieux de travail mieux adaptés à leurs besoins, quitte à passer une partie de leur temps de travail à leur domicile ou dans des espaces partagés…
En perte d’attractivité, les entreprises sont donc poussées à se réinventer pour séduire des professionnels de plus en plus attirés par les sirènes de l’indépendance et les formes de travail plus atypiques, à l’image du portage salarial.
Et la place du manager dans tout ça ? Si certains apôtres de l’entreprise libérée prophétisent sa disparition pure et simple, la majorité des organisations comptent néanmoins sur lui pour accompagner un changement de paradigme considéré par beaucoup comme inéluctable.
Mais avant de porter la bannière d’un management agile, collaboratif ou transversal, le manager doit généralement commencer par désapprendre une fonction qui lui demandait jusqu’à présent d’adopter une attitude plus autocratique que démocratique.
Réduire les intermédiaires et les validations, déléguer davantage, responsabiliser les individus, promouvoir la collaboration et l’autogestion au sein des équipes, favoriser l’innovation, faire preuve de plus de transparence, de reconnaissance et de pédagogie, instaurer un climat de confiance, donner du sens et de l’importance au travail de chacun… Pour réussir sa mission, aussi ambitieuse que nécessaire, et rallier ses collaborateurs à sa noble cause (c’est-à-dire permettre à l’entreprise de répondre aux enjeux actuels), le manager doit cependant être lui-même convaincu par l’ensemble des nouvelles pratiques qu’il adopte et promeut ; condition sine qua non pour inscrire durablement ses actions dans l’ADN de l’entreprise !
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