Particulièrement redouté, le turnover est un phénomène qui peut mettre à mal la santé de n’importe quelle entreprise, tant sur le plan financier (indemnités, primes, soldes de tout compte, frais de recrutement et de formation…) que sur le plan moral (démotivation, baisse de productivité générale, augmentation des démissions). Quelles sont les attentes des salariés qui envisagent de rejoindre la concurrence ? Quelles sont les pistes pour les retenir et les fidéliser ?
Bien que nul ne soit irremplaçable, certains salariés parmi les plus talentueux ont tout de même une valeur particulière aux yeux des entreprises. Le problème est qu’il s’agit aussi généralement des éléments qui sont les plus prompts à quitter le navire à la moindre contrariété pour aller voir la concurrence.
Insatisfaits par leurs conditions de travail, par le manque de considération qu’on porte à leur contribution ou par l’absence de perspectives, ces collaborateurs déçus qui décident de plier bagage représentent une véritable hémorragie pour l’entreprise.
Pour ne pas être victime de cette fuite des cerveaux qui met considérablement à mal leurs performances, mais aussi leur trésorerie, les organisations ont ainsi tout intérêt à offrir la meilleure expérience possible à leurs salariés.
Si les clients font preuve d’une exigence toujours plus importante à l’égard des produits et services qu’on leur propose, il en est de même du côté des salariés, dont les attentes ont grandement évolué.
Il y a encore quelques dizaines d’années, l’organisation taylorienne imposait aux salariés des tâches particulièrement répétitives et pénibles, que ces derniers devaient le plus souvent exécuter à des cadences soutenues. Nombreux étaient les hommes et les femmes qui acceptaient alors de se conformer à ces règles parfois déshumanisantes pour conserver leur précieux emploi. Autant dire que les notions de bonheur au travail et de réalisation de soi étaient encore assez loin de faire partie des préoccupations de l’époque.
Bien que les conditions de travail des salariés aient heureusement bien évolué depuis, force est de constater qu’elles sont encore loin de totalement satisfaire les premiers concernés. Selon une étude menée par le site YouEarnedIt, portant sur l’expérience des employés dans leur entreprise, seulement 10 % des 750 personnes interrogées, pour un total de 600 entreprises, considèrent en effet leur expérience au travail comme « incroyable » et jugent que leur employeur fait preuve d’un vrai engagement pour les satisfaire.
En substance, cette enquête nous révèle également qu’il faut bien plus que quelques avantages (repas gratuits, cadeaux d’anniversaire, services divers, paiement des heures supplémentaires, chèques vacances…) pour séduire des salariés qui attendent désormais beaucoup plus d’investissement de la part de leur employeur.
Aujourd’hui, 32 % des employés français envisageraient de changer d’emploi, notamment dans le secteur du commerce et de l’informatique. Un chiffre important qui traduit le malaise ressenti par celles et ceux qui décident parfois de tout plaquer sur un coup de tête à cause d’une pression hiérarchique trop présente, d’un manque de perspectives ou de considération, d’une perte de sens, ou encore d’un climat social interne trop pesant.
Réalisée par Kelly Services, auprès de 14 000 salariés français, une étude de 2012 révélait que la rémunération était le cinquième facteur de fidélisation des salariés dans une entreprise. Les premiers facteurs étant le bien-être, l‘absence d’un meilleur poste ailleurs, un bon équilibre de vie et de véritables perspectives d’évolution au sein de la structure.
De plus en plus conscients de la place occupée par leur travail dans leur vie, les collaborateurs ont ainsi développé une sensibilité particulière à l’expérience vécue au sein de leur entreprise.
Si elle ne veut pas y perdre des plumes, l’entreprise doit donc mettre en place tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la meilleure expérience possible à ses collaborateurs. Cela peut passer par des décisions concrètes comme :
Pour perdurer, ces différents choix doivent par ailleurs s’inscrire dans une véritable culture d’entreprise à laquelle chacun.e sera alors fier.ère de s’identifier. Si elle veut réussir dans cette importante mission, l’organisation doit toutefois prendre soin de s’appuyer sur des managers également convaincus par la nécessité de faire bouger les lignes !
C’est là une condition fondamentale pour que le travail ne soit alors plus envisagé comme un simple moyen de subvenir à ses besoins, mais comme le relai de valeurs fortes et positives partagées par le plus grand nombre.
Demande d'information