A première vue, un parallèle entre la Formule 1 et le management en entreprise semble compliqué, et pourtant : ces deux disciplines ont beaucoup en commun. A l’occasion du Grand Prix de Monaco qui débute ce jour, voici quelques préceptes à emprunter au management de la Formule 1.
Sebastian Vettel, Michael Schumacher, Lewis Hamilton : autant de grands champions dont vous connaissez probablement les noms ! De talentueux pilotes de Formule 1 reconnus pour leur prouesse sur la piste. Tous ces pilotes ont du talent, mais aussi une véritable équipe sans laquelle leur performance ne serait pas possible. À la tête de celle-ci, des directeurs aux épaules solides, engagés pour le succès de leurs écuries et qui ont su s’entourer des bons collaborateurs à l’image de Jean Todt, le directeur de Scuderia Ferrari ou Toto Wolff pour l’écurie Mercedes-AMG.
En Formule 1, le pilote est le seul sur le podium, mais une équipe de près de 50 personnes le soutient. Sans cette dernière, il n’aurait pas décroché la victoire ! Si un seul membre de l’équipe est moins efficace, cela peut cruellement entacher les chances d’être sur le podium. Chaque personne contribue à la victoire, par son efficacité, ses soft-skills et ses compétences.
C’est exactement la même chose en entreprise. Sans un travail d’équipe et de la cohésion, insufflés par un manager sachant communiquer ses objectifs et ses valeurs, l’entreprise peut ne pas être performante et ne pas atteindre ses objectifs.
▻ Il est donc essentiel de recruter les bons collaborateurs selon leurs capacités et leur savoir-être, et de créer un climat de confiance dans lequel chacun peut s’épanouir et se sentir dans de bonnes conditions pour être performant.
Le climat de confiance et la cohésion se créent grâce aux moments partagés ensemble. Les équipes de Formule 1 peuvent être assimilées à de grandes familles, car elles passent beaucoup de temps ensemble et souvent loin de leurs proches.
Un cas de figure plus difficile à reproduire en entreprise mais qui est source d’une bonne connaissance de chaque membre de l’équipe et d’une vraie cohésion.
▻ Une telle ambiance peut également se créer au sein d’une équipe en entreprise par le biais de moments informels : partager ses repas le midi, boire un verre après sa journée de travail, mettre en place des journées team building pour renforcer les liens, etc. L’écoute active est bien sûr essentielle pour mieux comprendre les équipes et répondre à leurs attentes.
En Formule 1, il est obligatoire de mettre en place des process sans failles pour qu’un arrêt au stand du pilote ne prenne que 2 secondes. 3 secondes, c’est le risque de perdre la course. Toute l’équipe doit s’entraîner pendant des semaines pour savoir exactement ce que chaque membre a à faire et à quel moment, le tout sans parler à cause du bruit.
Bel exemple de rigueur, de confiance et d’efficacité, les arrêts au stand sont la preuve que des process bien définis et une équipe soudée constituent un avantage concurrentiel !
De belles performances ont déjà eu lieu, notamment au Grand Prix d’Europe à Baku, où les mécaniciens de l’écurie Williams ont remplacé les 4 roues de Felipe Massa en seulement 1,89 secondes ! Comme les pilotes, les mécaniciens sont de vrais sportifs qui allient rigueur, concentration, implication et cohésion.
▻ Il en va de même en entreprise. Sans process spécifique, réaliser une tâche sera plus long et fastidieux, surtout si un nouveau membre intègre l’équipe. En lean management, on parle même de “gaspillages”. Toutes les tâches doivent être documentées pour perdre le moins de temps possible. Une bonne organisation, c’est une meilleure performance ! Comme leur manager, les collaborateurs d’une entreprise possèdent des talents sur lesquels il faut aussi capitaliser en créant le cadre grâce auquel ils peuvent les exprimer.
Bien que des process soient en place et que toutes les tâches soient détaillées, il est nécessaire d’anticiper les imprévus et de se préparer à tous types de scénarios. L’équipe envisage chaque possibilité afin d’être capable de fournir une réponse adaptée et ne pas se retrouver prise au dépourvu le jour du Grand Prix.
Par exemple, une pluie inattendue le jour J peut remettre en cause les plans programmés. Cela arrive, comme lors du Grand Prix du Brésil en 2008 ou lors du Grand Prix de Belgique 1998, où l’averse a créé un énorme carambolage entre 13 monoplaces dès le départ de la course.
Tout ne peut pas être anticipé mais envisager un maximum de scénarios imprévus peut être salutaire.
▻ Au sein d’une entreprise, la pluie a généralement peu d’incidence. En revanche, la perte d’un client, l’arrêt maladie d’un collègue ou le déploiement d’un nouveau logiciel engendre des changements dans le fonctionnement d’une équipe. Il faut que chacun soit prêt à s’adapter et à changer de stratégie pour atteindre les objectifs et saisir de nouvelles opportunités.
Dans une équipe de Formule 1, des membres sont chargés du traitement et de l’analyse des données. Le but est d’évaluer les performances de chaque pilote en temps réel et d’optimiser les performances de la voiture.
▻ L’analyse de données est également indispensable en entreprise. Un manager ne peut pas se baser que sur son intuition pour prendre des décisions, au risque de mettre la société en péril. Pour réussir, il vaut mieux s’appuyer sur des données chiffrées pour en tirer des prévisions et des stratégies.
Tous les enseignements du management de la Formule 1 peuvent s’appliquer au rôle du manager de transition.
La particularité du manager de transition est qu’il change régulièrement d’entreprise pour y apporter ses compétences et son expertise. Il doit ainsi renforcer une équipe existante, en trouvant sa place et en créant un climat de confiance pour que tous travaillent en harmonie.
Comme le directeur d’écurie, il orchestre, organise et prend des décisions mais c’est le travail de toute l’équipe qui amène au succès. Les Grand Prix récompensent une écurie entière, bien que seul le pilote soit mis en avant sur le podium. La victoire n’est pas celle d’un seul homme, mais d’une équipe !
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