Fidéliser ses collaborateurs, augmenter l’engagement, gagner en productivité… Malgré de nombreux avantages, le management bienveillant est souvent réduit à sa dérive, le wellness washing. Découvrons ensemble les piliers et les objectifs de cette nouvelle manière de diriger, qui a toutes les chances de s’imposer dans les années à venir.
Le management est un ensemble de pratiques visant à gérer une équipe. Vous devez planifier les actions de manière cohérente et anticiper les contre-temps. Votre rôle est également de créer une cohésion de groupe et un engagement de vos collaborateurs dans le but de remplir les objectifs de l’entreprise. Très souvent, avec la pression de la performance, vous êtes amené malgré vous à privilégier le premier aspect de votre rôle au second. Si vous n’y prêtez pas attention, votre management peut devenir froid, voire autoritaire dans les cas les plus extrêmes.
Un management bienveillant invite à « bien veiller » : il s’agit dans un premier temps d’être attentif à vos collègues. Instaurez un climat de confiance, propice aux échanges et à une communication active. Les membres de votre équipe ne parviennent pas à tenir vos délais ? Plutôt que de sanctionner, essayez d’identifier avec votre groupe les raisons de ce problème. Manque de moyens matériels ? Contre-temps exceptionnels ? N’excluez pas la possibilité de vous remettre en question : vos attentes sont peut-être trop hautes, et les revoir à la baisse ne remettra pas en cause votre autorité. Votre rôle n’est pas uniquement de déléguer des tâches et vérifier si elles sont effectuées. Vous devez tirer parti de chaque membre de votre équipe en lui permettant d’exposer sa pleine potentialité. Répartissez les missions en fonction des compétences de chacun, valorisez les succès, expliciter les échecs. On peut comparer un manager à un coach sportif : développez l’esprit d’équipe et faites en sorte que chaque collègue ait un rôle dans lequel il se sente bien.
Selon une étude sur l’absentéisme (1), 13 % des arrêts maladie sont liés à un contexte exclusivement professionnel. Près de 20 % des arrêts sont liés à la fois au contexte professionnel et personnel. Ces absences ont, en France, un coût économique annuel non négligeable. Un manager bienveillant prend en compte cet impact et vise une organisation viable sur le long terme. Envoyer des mails à ses collaborateurs le week-end ou avoir recours aux heures supplémentaires peut donner l’impression à un manager de mieux gérer un contretemps ponctuel. Pourtant, les conséquences à long terme peuvent être désastreuses et, en cas d’épuisement de l’équipe, le taux d’absentéisme s’en ressentira rapidement.
En plus d’éviter les absences, un management bienveillant augmente la productivité. Un climat serein favorise la cohésion du groupe. Prenez le temps d’expliquer précisément vos objectifs, et de faire des retours réguliers. Guidée par un manager clair, l’équipe fournit un travail cohérent et qui a du sens pour elle. Les feed-backs négatifs, exprimés dans le respect, permettent aux collaborateurs de réajuster aussitôt leurs procédés. Pensez à souligner également les succès : valorisés, vos collaborateurs seront motivés et donc plus efficaces.
Un salarié qui démissionne a un impact sur le rendement de l’entreprise. Il faut répartir son travail avant de trouver un remplaçant, prendre le temps de former une autre personne…. Ces contretemps ont un coût non négligeable. Le départ d’un collègue a également une influence négative sur les autres membres de l’équipe : s’il part, c’est qu’il y a certainement mieux ailleurs. D’un point de vue extérieur, les personnes en recherche d’emploi ne sont pas dupes : une entreprise avec un fort turnover est un indicateur de conditions de travail peu favorables. Elle peut alors peiner à recruter de nouveaux talents.
Toute bonne intention connaît ses dérives… Ainsi, des entreprises peu scrupuleuses ou n’ayant pas compris les enjeux du management bienveillant s’adonnent au wellness washing.
Pour les entreprises le pratiquant volontairement, le but est d’enjoliver leur image, sans mettre en œuvre de changements concrets. Leurs communiqués aux mots creux attirent les candidats, qui ne découvrent le décalage avec les véritables conditions de travail qu’une fois embauchés. Il s’agit également d’éluder les questions fondamentales (horaires, salaires, charge de travail) en concentrant les efforts sur des améliorations superficielles : baby-foot, happy hours… L’employé, dont l’attention est détournée par des émotions d’ordre affectif (sensation d’amusement, ambiance cosy…), osera ainsi moins exprimer ses revendications.
Il existe également des entreprises qui ont de bonnes intentions, mais qui ne sont pas suffisamment formées au management bienveillant. Ce type de fonctionnement ne s’improvise pas : les cadres et managers doivent être accompagnés pour revoir leur pratique. L’enjeu n’est pas de créer un univers bisounours, mais de replacer l’employé au centre des préoccupations de sa hiérarchie. Il doit se sentir respecté, entendu. Gardons à l’esprit que la communication et la prise en considération de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle ne pourront jamais être remplacées par une poignée de bonbons !
Personne dans votre équipe ne dédie sa vie entière à son travail. Vos collaborateurs ont de multiples impératifs en dehors de la sphère professionnelle et en tenir compte renforcera leur confiance envers vous. Si vous en avez la possibilité, proposez des heures d’arrivée et de départ flexibles, qui leur permettront de s’organiser plus facilement. Ne prévoyez pas de réunions tardives, sources de frustrations. Au lieu d’être concentrée, votre équipe ne pensera qu’aux moments en famille qu’elle est en train de manquer. Il est important également de respecter le besoin de déconnexion : aucune réponse aux mails ou autres sollicitations ne doit être exigée en dehors des horaires de travail. Plus vous respecterez vos collaborateurs, plus ils auront d’estime envers vous.
Remettre en cause l’implication de vos collaborateurs est la meilleure façon de les décourager. Si vous êtes dans le contrôle et la suspicion en permanence, votre équipe se sentira infantilisée. Certains collaborateurs souhaitent télétravailler ? Permettez-leur de le faire. Ce n’est pas parce qu’ils sont à la maison qu’ils vont se tourner les pouces, bien au contraire ! En cours de projet, essayez également de vous détacher des objectifs chiffrés pour les évaluer. Prenez en compte des aspects plus qualitatifs comme la cohésion, la motivation, les progrès…
Bien souvent, nous avons la fâcheuse habitude de souligner les échecs et considérons les succès comme normaux. Inversez la tendance ! Les échecs doivent être source d’apprentissage. Il ne s’agit pas de les minimiser, mais d’en tirer aussitôt des leçons pour s’améliorer. Évitez également de viser une seule personne lors d’une déconvenue : vous êtes une équipe, l’ensemble de la situation repose sur les épaules de chacun. Les succès sont à mettre en valeur : ils motivent votre équipe, la poussent à se dépasser et à faire encore mieux. Si un de vos collaborateurs s’est démarqué, inutile de le faire remarquer devant tout le monde. Cela peut éveiller les jalousies. Prenez le temps de le féliciter en aparté.
Le management de la bienveillance consiste à placer vos collaborateurs au centre de vos préoccupations professionnelles, et vous avez tout à y gagner ! En instaurant un climat de confiance avec votre équipe, vous augmenterez votre compétitivité. Vous gagnerez à la fois le respect de vos collaborateurs et celui de vos pairs
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