On vous a confié une mission dans une entreprise qui emploie un ou plusieurs profils neuro-atypiques, et vous ne savez pas comment les manager ? Les profils neuro-atypiques sont un véritable atout pour l’entreprise, mais il faut savoir se positionner par rapport à eux.
Commençons d’abord par une définition du profil neuro-atypique, même s’il n’en existe pas vraiment d’officielle. Sous le terme profil neuro-atypique se cache d’autres mots comme “haut potentiel intellectuel”, “surdoué”, “multipotentialiste”, “TDAH” (troubles du déficit de l’attention/hyperactivité), “autisme” ou encore “dys-” (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…). Ce sont des variantes neurologiques, qui représentent environ 10% de la population. Ces profils sont donc considérés atypiques car leur fonctionnement cérébral est différent de ceux qu’on appelle les neurotypiques. Cela n’enlève rien à leur intelligence, au contraire !
Les profils neuro-atypiques ne savent pas toujours qu’ils le sont, car les diagnostics ne sont pas courants. Ou alors, ils le savent mais essaient de le cacher en entreprise pour ne pas être discriminés ou licenciés. En effet, les organisations ne sont pas toujours sensibilisées à ces profils légèrement différents et ne savent pas qu’ils peuvent être bénéfiques pour elles, avec un bon management.
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On trouve encore peu de profils neuro-atypiques en entreprise en France, et ceux qui sont salariés sont rarement heureux, en essayant de cacher leur décalage à leurs collaborateurs et supérieurs. On en trouve par contre de plus en plus à la tête de start-up !
Certains multipotentiels sont également trop efficaces par rapport à leurs collègues, et donc mal jugés. Des managers restrictifs les cadrent, les limitent et les enferment dans des carcans qu’ils ne supportent pas. Ce n’est pas leur absence de compétences qui les dessert, au contraire ; c’est le fonctionnement traditionnel d’une entreprise qui les freine. Ils ont donc souvent des difficultés à s’adapter.
Les profils neuro-atypiques débordent de compétences, de soft skills comme de hard skills. Ce sont des talents majeurs pour les entreprises qui savent les manager et les laissent s’épanouir dans leur travail. Quelques atouts des neuro-atypiques en entreprise :
Cependant, malgré toutes ces qualités, ces multipotentiels ont souvent des problèmes d’ordre relationnels : malgré leur intelligence émotionnelle et leur empathie, ils ne savent pas toujours comment se comporter avec les autres et sont parfois trop francs et rudes dans leur façon de parler. On leur attribue généralement un “ego surdimensionné” alors qu’ils souhaitent simplement rectifier une erreur ou apporter des précisions, sans arrières-pensées. C’est pour cette raison que les autres salariés doivent être accompagnés et sensibilisés à ces profils, pour mieux appréhender leurs réactions et réussir à travailler ensemble.
Les profils neuro-atypiques sont à manager avec soin pour laisser s’exprimer leur talent et leur capacité à créer. Des pratiques managériales trop strictes peuvent entraver leur liberté d’innover et les rendre malheureux. Découvrez nos conseils pour les manager de la meilleure façon.
Avec des neuro-atypiques, les managers doivent être capables de lâcher prise et d’abandonner l’hyper contrôle managérial. Vous devez les laisser travailler à leur façon, leur permettre d’innover, tout en étant présent pour les soutenir et ajuster leurs idées si nécessaire. Les HPI, ou Haut Potentiels Intellectuels, ont par exemple un schéma de pensée en arborescence : ils fourmillent d’idées et atteignent leurs objectifs sans avoir de plan précis. Leur demander de suivre une méthodologie risque de limiter leurs pensées et les empêcher d’atteindre leurs pleines capacités.
En résumé : fixez un objectif à atteindre, mais lâchez prise sur la façon d’y arriver. Cela pourra également être bénéfique pour les profils neurotypiques (les autres collaborateurs), qui seront plus créatifs avec davantage de liberté.
Ne laissez jamais un neuro-atypique s’ennuyer en entreprise : cela pourrait le conduire à un bore-out ou pire, à la dépression. Il a besoin de challenges et de missions qui ont du sens, alors n’hésitez pas à lui confier des responsabilités au sein de l’entreprise. Son empathie, sa créativité et son intelligence émotionnelle font de lui un atout majeur pour l’équipe : il peut par exemple piloter un dossier d’accompagnement d’équipe ou de direction. De plus, les profils neuro-atypiques apprennent généralement vite, et maîtrisent rapidement de nouvelles technologies ou méthodes.
Ce conseil s’applique davantage aux personnes autistes, mais vous verrez qu’il sera bénéfique pour toute l’équipe. Le “parler explicite” est essentiel pour bien se faire comprendre. En effet, les personnes autistes, même les autistes de haut niveau (syndrome d’Asperger) comprennent difficilement l’implicite, les sous-entendus, le second degré. Vous devez donc leur donner des instructions concrètes et précises. Apprendre à parler clairement sera utile à tous : cela évite les mauvaises interprétations, les malentendus et les conflits.
Certains profils neuro-atypiques, aux sens exacerbés, ont besoin d’aménagements spécifiques pour se sentir bien au travail. Cela peut être du télétravail ou des horaires adaptés, pour leur offrir un environnement sécurisé et éviter les transports en commun, ou mettre en place une salle de repos afin de décompresser en cas de sur-stimulation ou de crise. Ce sont des aménagements peu coûteux pour l’entreprise et qui offrent une grande qualité de vie aux salariés. Il est également essentiel, en tant que manager, de sensibiliser les autres collaborateurs aux profils neuro-atypiques, pour qu’ils sachent comment les comprendre et se comporter avec eux. Une meilleure compréhension au sein de l’équipe est toujours bénéfique et permet d’éviter des conflits inutiles !
Malgré leurs différences, les profils neuro-atypiques peuvent être une bénédiction pour une entreprise, lorsqu’ils sont managés avec bienveillance et en les laissant s’épanouir. Avec un bon environnement de travail, ils seront très performants et efficaces : que demander de mieux ?
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