En tant que manager de transition, il est de votre responsabilité d’identifier les signaux relatifs au syndrome de l’imposteur au sein de votre équipe. Mais qu’en est-il lorsque c’est vous qui êtes victime de ce syndrome ? Si vous vous demandez tous les jours si vous êtes à votre place, suffisamment doué, suffisamment performant… bienvenue dans le monde des victimes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire 70% de la population mondiale.
Comment reconnaître que l’on souffre du syndrome de l’imposteur ? Il se caractérise par un doute régulier ou permanent de ses compétences et de son mérite. Les personnes atteintes sous-estiment leurs compétences, ne se sentent pas légitimes et attribuent leur réussite à de la chance ou à des facteurs extérieurs. Leur plus grande peur ? Que leurs collègues ou leur équipe s’aperçoive de leur pseudo-imposture et les démasque. Le syndrome de l’imposteur est révélateur d’un important manque d’estime de soi.
Les managers de transition ne sont pas épargnés par ce syndrome. Femmes, hommes, profils seniors, profils juniors… tous peuvent être concernés. Certaines missions peuvent être plus difficiles à gérer que d’autres, comme un management de crise ou la nécessité de licencier une partie de l’équipe. Ces situations peuvent conduire à des questionnements sur ses compétences ou sur sa légitimité, et avoir des effets néfastes sur la conduite de la mission.
On trouve également des cas de syndrome de l’imposteur chronique : peu importe le secteur d’activité dans lequel vous intervenez, le type de client ou la mission, vous doutez systématiquement de vos aptitudes et de vos connaissances. Toute votre énergie se focalise sur vos angoisses à l’idée d’être démasqué et peut avoir de graves répercussions sur votre capacité à mener vos missions de management.
Savez-vous qu’il existe l’effet inverse du syndrome de l’imposteur ? Il s’agit du principe de Dunning-Kruger. Évoqué en 1999 par 2 psychologues américains dans le Journal of Personality and Social Psychology, le principe de Dunning-Kruger est un biais cognitif qui touche certaines personnes estimant être plus compétentes qu’elles ne le sont réellement. Il se traduit par une incapacité à reconnaître objectivement leur incompétence sur certains sujets.
Une illustration parfaite de la citation de Charles Darwin : “l’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance”.
Lorsqu’on est victime du syndrome de l’imposteur et qu’on en prend conscience, on peut essayer d’en comprendre les causes. En général, c’est dans son enfance et dans son environnement familial et scolaire que se trouvent les réponses : éducation à la dure, sous-estimation ou surestimation, critiques permanentes de ses parents, professeurs ou camarades, gros échec, etc.
Actuellement, cela peut également être dû à votre entourage professionnel : vous êtes une femme et vous devez manager une équipe entièrement masculine, ou vous êtes un jeune manager de transition et vous devez gérer une équipe plus expérimentée… vous avez donc l’impression d’être illégitime et vous ne vous sentez pas à votre place. Un licenciement économique, un changement de poste non voulu, par exemple peuvent être les traces d’un échec passé pour un manager de transition. Vous doutez de vos capacités et peut-être même que votre équipe vous fait douter.
Si le syndrome de l’imposteur peut toucher l’ensemble de la population sans distinction de genre, d’âge ou d’origine, certains profils sont malheureusement plus atteints que d’autres. Les femmes, par exemple, sont fréquemment touchées par ce syndrome du fait de leur éducation ou d’une différence de traitement de genre dans leur enfance par leurs parents. Les profils à haut potentiel ou perfectionnistes peuvent également en être facilement victimes.
Face à ce syndrome, les managers de transition peuvent réagir de deux façons : soit en travaillant trop pour compenser son “incompétence” soit en travaillant peu et en procrastinant pour pouvoir associer ses échecs à un manque de travail et d’investissement. Il est également possible que vous déléguiez peu ou que vous ayez du mal à accepter des responsabilités. Ces comportements sont évidemment parasites et peuvent avoir de graves conséquences dans votre vie professionnelle : anxiété, burn out ou échec professionnel.
Vous n’êtes pas parfait et vous ne le serez jamais, c’est humain ! Il est normal d’avoir des choses à apprendre dans certains domaines pour être plus performant, acceptez-le et formez-vous avec bienveillance. Découvrez nos formations pour devenir manager de transition.
Concentrez-vous sur le positif en identifiant vos points forts. Si c’est trop difficile pour vous ou que vous n’êtes pas assez objectif, demandez à votre entourage professionnel de vous aider en vous donnant quelques qualités qu’ils apprécient chez vous. Notez-les même si vous n’y croyez pas.
Chaque soir, consignez 3 actions effectuées dans la journée dont vous êtes fier, même si cela ne semble pas grand chose. Cela peut être un rendez-vous commercial qui s’est bien passé, une avancée dans votre mission ou un désamorçage de crise au sein de votre équipe.
Si vous vous dénigrez sans cesse, vous ne faites plus attention aux compliments que vous recevez de votre équipe. Notez leurs compliments et leurs retours positifs, et relisez-les lorsque vous doutez de vos compétences. Cela vous aidera à booster votre confiance en vous.
Fixez-vous des petits objectifs, que vous avez vraiment envie de réaliser. Créez un plan d’action pour atteindre ces objectifs et célébrez chaque avancée. Le but est de pouvoir mesurer les résultats de vos efforts régulièrement et les accepter comme des succès.
Si votre syndrome de l’imposteur est chronique et que vous n’arrivez plus à avancer, faites-vous aider par un coach. Il vous accompagnera dans votre changement. Si besoin, vous pouvez également aller voir un psychologue ou chercher un mentor dans le réseau Managers en Mission.
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