Après un premier article consacré à la gestion managériale des fusions et des acquisitions, il est à présent temps de nous pencher plus en détail sur ces opérations, souvent très complexes, qui font le bonheur des analystes économiques et suscitent la crainte chez les salariés. Quels sont les différents types de fusions-acquisitions qui peuvent être mis en oeuvre ? Quelles sont les structures concernées par ces opérations ?
Mener une opération de fusion-acquisition (ou « Fusac », comme on la nomme parfois) consiste à transférer une partie ou l’ensemble des activités d’une ou plusieurs sociétés vers une autre société. Contrairement à ce que les non-initiés pourraient penser, ce rapprochement n’aboutit pas systématiquement à la disparition d’une société ou à la création d’une nouvelle entité.
En effet, comme nous allons le voir dans la suite de cet article, le principe de fusion-acquisition se décline en plusieurs formes dont les objectifs et les mécanismes peuvent grandement différer.
La fusion de sociétés peut être motivée par une volonté de :
Également appelée fusion par annexion, la fusion-absorption repose sur le principe suivant : une société fusionne avec une ou plusieurs autres sociétés. Ces dernières disparaissent à la suite de l’opération, par cessation d’activité, pendant que la société qui les a absorbés conserve son identité.
Complexe à mettre en oeuvre (l’ensemble des actifs et passifs de la ou des sociétés doit être transféré), la fusion-absorption doit faire l’objet d’un dépôt de projet de fusion auprès du greffe du Tribunal de Commerce.
L’un des exemples de fusion-absorption les plus célèbres est la fusion opérée entre Gaz de France et Suez, officialisée en 2007. Elle aboutira à la création de GDF Suez, qui deviendra par la suite Engie.
La fusion de plusieurs firmes peut également mener à la création d’une toute nouvelle entité. Cette forme de fusac, qu’on qualifie parfois de fusion-création ou de fusion-réunion, reste toutefois relativement rare.
À la suite de l’opération, les sociétés qui ont fusionné sont immédiatement dissoutes. Leur patrimoine respectif est transféré vers la nouvelle société.
Autre cas de figure : une société peut décider de scinder son patrimoine pour le transférer vers au moins deux sociétés bénéficiaires. Cette scission aboutit à la dissolution, sans liquidation, de la société. La scission peut dans certains cas déboucher sur la création d’une ou plusieurs nouvelles sociétés.
Proche dans le principe de la scission, l’apport partiel d’actifs s’en distingue par le fait qu’elle ne conduit pas à la disparition de l’entreprise qui réalise le transfert d’actifs. On parle aussi de « scission partielle » pour bien la distinguer de la scission classique (ou scission totale) qui implique quant à elle la transmission de la totalité des actifs de l’entreprise.
La fusion et la scission, quelle que soit leur forme, impliquent l’existence d’au moins deux sociétés. Celles-ci peuvent néanmoins avoir des statuts juridiques complètement différents. Ainsi, une SARL peut tout à fait être absorbée par une SA.
Ce type de fusion-acquisition s’applique lorsque deux entités exerçant dans la même branche d’activité se rapprochent. Elles peuvent d’ailleurs être en concurrence directe.
L’objectif de ce type d’opération peut être, par exemple, de produire un produit identique à moindre coût ou de réduire la pression concurrentielle.
La fusion-acquisition verticale concerne la réunion de sociétés appartenant à la même industrie, mais impliquées dans des étapes de production différentes. Typiquement, il peut s’agir d’un fabricant et de son fournisseur, ou de deux sociétés qui réalisent des produits complémentaires.
La fusion verticale permet par exemple à un fabricant de réduire ses coûts de production ou de sécuriser ses approvisionnements.
Également nommée fusion-acquisition concentrique ou oblique, ce type d’opération vise à rapprocher des entreprises qui n’appartiennent pas au même secteur, mais dont les activités sont liées.
La création de valeur repose ici sur la mutualisation des technologies, du savoir-faire, des coûts ou de la clientèle entre les sociétés qui fusionnent.
En plus de ne pas appartenir au même secteur, les sociétés impliquées dans ce type de fusion ne possèdent par ailleurs aucune activité en commun.
Les opérations de fusion-acquisition conglomérales s’inscrivent généralement dans une stratégie de diversification.
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